FRUSTRANT, LES PATIENTS ATTENDENT À PEINE CINQ MINUTES CHACUN, ALORS CE PERSONNAGE EST UN COMPOSITE DE DEUX FEMMES ET UN HOMME. J'AI VRAIMENT ÉCRIT 1914, COMME SI J'ÉTAIS À LA VEILLE DE LA PREMIÈRE GRANDE GUERRE. UN PEU ANXIEUX LE MONSIEUR
ALLELUIA! Pas encore de chimio…pour
l’instant, un autre répit de trois mois. Le plus étrange, c’est que j’ai été en
colère pendant quelques heures après que mon médecin m’eût annoncé la bonne
nouvelle. Presque comme s’il me laissait tomber, comme si je montais l’escalier
pour l’échafaud et qu’on me disait : « Désolé, mais le bourreau is
out to lunch, revenez bientôt». Avouez que c’est décevant, non sérieusement,
chimio pas chimio, c’est comme si je n’étais jamais content. Maintenant ça va
mieux, je peux recommencer à faire des projets…pour trois mois.
Je m’étais tellement fait à
l’idée que le verdict serait négatif. Pour résumer : d’abord ce point sur
ma tumeur qui laisse penser que ma tumeur revient à la vie, puis une résonance
qui dit que tout est bien, mais il m’en fait passer une autre immédiatement,
mais sur un appareil plus puissant. J’avais toutes les raisons d’être
pessimiste, je pense.
Ce matin, en allant promener mon
chien, j’essayais d’interpréter tous les signes que je voyais. D’abord quand il
m’a annoncé qu’il était possible que ma tumeur revienne, il pleuvait.
Aujourd’hui il fait beau, est-ce mieux? Je vois une chaise roulante dans les
ordures, en parfait état. Est-ce un signe de ce qui m’attend? Ou est-ce au
contraire que je n’en aurai pas besoin de sitôt. Je pense même à la prendre, je
ne sais pas combien ça vaut, mais je sais que j’en aurai besoin un jour,
bientôt, peut être. Par contre, je n’ai pas essayé de faire une lecture des déjections
de pitou, je me suis contenté de les ramasser : ça sentait comme
d’habitude, mauvais. Pas de miracle.
Dans la salle d’attente de
l’hôpital, on appelle mon nom, je vais au comptoir, où on me remet une feuille que
je n’ai jamais vue auparavant, mon nom s’y trouve, comme si c’était
spécialement pour moi et qui parle d’assurance, de médicaments, de
chimiothérapie etc.
Alors là, je me dis ça y est, je
suis cuit. plus personne dans la salle d'attente, alors je dessine je dessine le mur que je vois par le fenêtre par dessus le texte, comme pour l’oblitérer, l'oublier.
On m’appelle à nouveau, pour voir
le doc cette fois, j’entre dans son bureau. Il me demande comment je vais, moi
je veux seulement savoir ce qui m’arrive, mais il me remet à ma place et me
fait comprendre que la politesse serait de lui demander, en retour, comment il
va, ce que je fais.
Puis, il m’annonce que tout va
bien, que ce qu’ils avaient vu, finalement, était un nécrose, des cellules
mortes, mais inoffensives et rien à voir avec ma tumeur et si j’ai passé un
examen avec un appareil plus précis, c’était pour s’assurer de son innocuité.
Voilà, on prend une grande
respiration et on s’en reparle dans quelques temps et merci pour les mots
d’appui et d’encouragement.
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire