samedi 30 août 2014

ANNUS HORIBILIS (épisode 6) PETIT VOYAGE DANS LES ROCHEUSES

LE PARADIS

Alors, laissant tout derrière nous, pour le meilleur et pour le pire, mon fils Thomas et moi, on a pris l’avion pour Calgary. En sortant de l'aéroport, nous avons hésité entre taxi et autobus et finalement, nous avons opté pour le transport en commun, qui s'avèrera le bon choix malgré nos bagages. La première conductrice a bien compris où nous allions, elle nous a même laissé à côté du prochain bus que nous devions prendre, qui semblait être là à n’attendre que nous. C’était presque un service de limousine. Le B&B était un peu excentré et, pour cette raison, beaucoup moins cher, alors l’aide de ces gens a été grandement appréciée.


La dame de notre gîte est originaire du Québec, mais pas plus sympathique qu'il ne faut. Je l'ai même entendu dire qu'elle n'aimait pas les Québécois, qui pourtant doivent constituer une certaine part de sa clientèle puisqu’elle fait sa publicité dans les deux langues. Elle nous a aussi présenté à une autre cliente, une française, lorsqu’elle a su que nous parlions le français dégénéré du Québec, qui nous a regardé avec un sourire en coin et ne nous a plus adressé la parole de tout le séjour. Bel accueil!
À ma première visite en famille à Calgary, nous n’avions pas tellement aimé la ville. Je me souviens d’avoir marché dans des endroits désaffectés ou des parcs fréquentés par des gens peu recommandables. Pas très rassurant, avec trois enfants. Mais, j’imagine qu’avec le boom économique, les choses ont changé car je n’ai visité que des endroits forts agréables et sécuritaires, cette fois.
De chez nous, nous avions une assez jolie vue sur le Saddle Dome et le centre-ville, et pour nous y rendre, ça nous prenait à peine vingt minutes. Je dois préciser ici que, une fois que je suis arrivé à destination, j’essaie d’éviter transport en commun et taxis. On découvre tellement plus de choses en arpentant une ville à pied. J’ai récemment fait Manhattan, de Chinatown à Central Park sous la pluie, avec mon fils : magnifique souvenir, c’est un peu comme y vivre en n’ayant pas le stress qui vient avec.
Retour à Calgary : il y avait eu un article dans « La Presse », section Voyages, peu de temps auparavant, et leurs efficaces journalistes avaient simplement piqués toutes les bonnes adresses dans le guide de la ville qu’on nous remettait en arrivant ici. Pas trop difficile le métier de reporter et ils ont eu le voyage payé en plus, eux.
Les adresses étaient bonnes mais souvent difficiles à trouver, comme le Village Ice Cream, sur la 19e SE qui se comparerait au Bilboquet ici. C’était près de chez nous, mais dans un racoin un peu perdu dans un cul de sac bordé de pylônes électriques. On était à deux pas, mais on ne voyait pas le plus petit panneau publicitaire. On a bien failli rebrousser chemin.
Aussi, cette brûlerie que j'ai réussi à trouver après une marche de plus d'une heure à travers « leur » Mont-Royal qui est encore moins une montagne que ne l'est la nôtre, mais, là comme chez nous, il y a de très jolies maisons et les noms de rues m’étaient très  familiers: Montcalm, Wolfe, Québec, Montréal, Frontenac. Sympathique n'est ce pas? Mon petit café brûlerie s'appelait Phil & Sebastian, on le trouve sur la 33e SW et j'y ai bu le meilleur macchiato de ma vie. Faut dire que c'était mon premier, aussi. Un macchiato est un espresso avec une tache de lait, de là le nom qui signifie  taché. J’aime bien un bon espresso, mais je trouvais que la larme de lait l’adoucissait juste assez à mon goût.
En revenant vers le centre ville par la 20e rue SW, j'ai vu de belles maisons et, vieilles comme neuves, elles étaient construites en harmonie autant dans le style que les couleurs. Elles étaient la plupart du temps en bois et dans des teintes naturelles, qui se fondent avec leur environnement. Rien à voir avec l'anarchie vulgaire qui règne à Montréal et ses banlieues, où c'est le clinquant et le tape-à-l’œil qui règne en maître.
Le centre-ville, par contre, presqu'un dortoir, ce qui fait qu'à chaque fois que j'ai voulu réserver un resto recommandé dans leur guide, j'ai été surpris de savoir que c'était complet et par deux fois on s'est rabattu sur le Silver Dragon, dans Chinatown, d'abord pour des Dim Sum, puis pour une fondue chinoise avec deux bouillons, dont l’un très piquant. Il y avait un grand choix de fruits de mer comme j'en avais rarement vu et j’adore tout ce qui vient de l’océan.  On a bien sûr visité le musée Glenbow, et la tour de Calgary, avec son plancher en verre, en bons touristes.

Mais, assez de la ville et partons pour les montagnes. J'avais réservé une auto-caravane avec l'habitacle du conducteur séparé du reste du véhicule, la précision est importante pour mon histoire. La prise de possession s'est faite sans heurt et après un petit cours, nous avons pris la route en direction du parc des lacs Waterton. C'est peut-être un nom qui ne vous dit rien, mais c'est parce que j'ai la mauvaise habitude de toujours vouloir aller dans la direction opposée où vont les autres, par curiosité, d’abord, et parce que j’avais déjà été à Banff et Jasper. C'est comme pour les randonnées, je demande toujours pour la randonnée la plus longue ou la plus difficile. Comme si j'allais manquer l'essentiel si je ne faisais pas ça, mais je ne le regrette jamais. D’ailleurs, à ma dernière visite chez le Doc, quand je lui ai mentionné que j’allais dans les Rocheuses avec mon fils, il m’a dit de lui dire de prendre ça mollo, pour m’épargner. Ce qu’il ne savait pas, c’est que c’est moi le pire des deux.
Donc, ce parc se situe à l’opposé des autres, complètement au sud-ouest de l’Alberta, il jouxte le Parc des Glaciers aux États-Unis; on peut, d’ailleurs, y traverser la frontière et explorer les deux parcs. L'arrivée en vue des montagnes est rien de moins que spectaculaire, car c'est une longue plaine agricole qui vous mène à ces formations rocheuses qu'on aperçoit de très loin.
Vous vous demandez sûrement où sont les malheurs annoncés, ça s'en vient et nos souffrances devraient vous rappeler que mon histoire se déroule en 2013. Bon, on arrive, on s'installe, tout est beau, sauf que je ronfle. Mon fils ne veut pas dormir dans le même lit que moi, même s’il est énorme, je précise : le lit, pas mon fils. Il y en a bien un autre, mais, c'est un lit d'enfant. Je n’avais pas vu ce détail sur leur site en louant. Mon fils n'est pas grand, mais tout de même et en plus ils avaient oublié la literie pour lui.
Le premier soir, début juin, il fait encore un peu frais la nuit, alors, on se partage les couvertures, mais il aura froid. Le lendemain, on lui achète un sac de couchage, un peu mieux, mais il réintégrera l'habitacle principal le lendemain et, muni de bouchons, il dormira assez bien, bien qu'en diagonale et un peu recroquevillé le pauvre.
Notre première randonnée nous amènera aux chutes de Lineham Creek, un parcours pas trop difficile pour commencer, mais tout de même magnifique, car comme nous sommes à flanc de montagne, nous aurons toujours une vue sur l’autre côté de la vallée. Arrivés à une certaine hauteur, nous avons droit à une explosion de magnifiques fleurs sauvages comme j’en ai rarement vu. Il y a une belle grande chute au bout de la piste, nous y mangeons notre lunch et redescendons. Mais, pris de fatigue : décalage ou parce qu’il m’ont coupé le Décadron il n’y a pas si longtemps, nous nous allongeons près de la rivière pour un petit roupillon. Ce n’est qu’après, quand nous en saurons plus sur les Grizzlys, que nous penserons à ce qui serait arrivé si l’un d’entre eux avait eu soif tout à coup.
Le lendemain, randonnée vers Crypt Lake, 18 km, aller-retour, mais d'abord, il faut prendre une navette qui nous fait traverser le lac Upper Waterton et nous amène au début de la piste, petit trajet déjà agréable. Nous partons devant, il n'y a que cinq autres personnes que nous semons assez rapidement; ils semblent prendre une autre direction. Le chemin est assez facile, mais rendu plus haut, il y a de la neige fondante et glissante sur le flanc de la montagne. C'est un peu comme traverser une piste de ski alpin à l'horizontale, sauf que si on glisse, c'est au revoir la visite. Je ne peux pas vous dire ce qu'il y avait en bas, on ne voyait pas, mais ça semblait s’arrêter assez abruptement et on ne tenait pas à aller voir.
À chaque pas qu'on faisait, il fallait bien enfoncer sa botte dans la neige pour assurer sa position. Quand il y avait plus d’arbres, je me permettais d’aller plus vite, mais il m'est arrivé par deux fois de glisser. Heureusement, à chaque fois, j'ai pu me raccrocher à une épinette, mais la deuxième fois, je tenais l'arbre au bout d'un de mes bras maigre et j'étais incapable de reprendre pied, j'ai réussi puisque je vous en parle, mais j'ai compris l'utilité des bâtons de marche dans ces situations, moi qui m'étais toujours moqué de ceux qui s'en servait. C’était très demandant et le petit vieux que je suis pompait l’huile un petit peu.
Puis, deux vaillants jeunes hommes nous ont rejoints et dépassés, ils avaient, devinez quoi : des bâtons. Alors nous avons suivi leurs traces, car la piste devenait difficile à voir et nous n'avions qu'une carte assez rudimentaire. Alors, après être passé, le dos voûté,  dans un tunnel naturel d’une centaine de mètres à flanc de montagne et fait un peu d’escalade en s’agrippant à des câbles d’acier, on s'est finalement rendu à Creek Lake qui était encore partiellement pris dans les glaces.
Après un lunch bien mérité, on est redescendu. Mon fils m'a trouvé une branche tordue pour aider son vieux à moins perdre pied. Je trouve, en général, les descentes plus ardues que les montées, on a le genou moins élastique à mon âge, mais mon jeune homme lui, faisait du « free style », c’est-à-dire que plutôt qu’être trop prudent comme moi, il prenait son élan et glissait sur plusieurs mètres dans la neige, comme s’il avait eu des skis. Il n’aurait pas fallu que sa mère voit ça.  
LE VOILÀ LE FAMEUX TUNNEL AVEC LA LUMIÈRE AU BOUT DONT TOUT LE MONDE PARLE. 
On est arrivé au quai, on a attendu un peu, puis la navette nous a ramené à bon port. Et là, pour se gâter, on a été prendre une bière au magnifique Hôtel Prince of Wales. C’est une immense construction qui date de 1926. L’intérieur et l’extérieur sont en bois, dans le style chalet alpin. Il est situé sur un monticule d’où l’on a des vues fabuleuses sur le lac et les montagnes.
Le lendemain, quand j’ai raconté nos aventures à une gardienne du parc, elle nous a fait une carte, juste pour nous, sur laquelle elle a indiqué au gros marqueur noir où nous ne devions vraiment pas aller, si on voulait revenir en un seul morceau.
Les deux autres randonnées furent plus sages, mais plus stressantes. À force de voir des traces d’ours noirs et de grizzlys, on devient un peu paranoïaque. À notre troisième sortie, nous avons marché vers le lac Forum et presqu’arrivé à destination, nous avons vu des traces de pas dans la neige, mais vraiment partout sur des centaines de mètres. Je me suis dit qu’il y avait eu beaucoup de visiteurs ici. Mais, c’est en examinant les traces qu’on s’est rendu comte que c’était des traces d’ours noir. Difficile d’être plus dans le territoire de la bête, et on était au printemps, ce qui veut dire bébé ours et peut être grosse maman pas contente, en tous cas, on est bien resté un peu, mais en regardant bien autour.


À notre dernière sortie, nous avons longé le lac Waterton vers la frontière américaine. En allant, nous avons vu sur le sentier plusieurs traces de pattes de grizzlys, mais au retour, un énorme tas : rien à voir avec les petits cacas aux bleuets de nos ours noir. Et, pire encore, une mâchoire encore sanguinolente qui avait dû appartenir à un pauvre chevreuil, qui comme nous, gambadait dans les parages, il n'y a pas si longtemps. La bête ne devait pas être loin et même si on se disait qu'elle venait de bouffer un chevreuil, elle aurait peut-être eu envie, encore, d'un petit dessert. Alors, on a accéléré le pas quelque peu.



Bon les vrais malheurs s'en viennent, je vous le jure. Alors après une semaine dans cet endroit magnifique que nous n'aurions point dû quitter, nous partons, le cœur joyeux vers Banff. Alors qu’on est à moins d’une heure d'arriver, nous essuyons une ondée aussi intense que passagère, mais sans conséquence. Était-ce un présage?
Je décide de m’arrêter pour faire le plein, car souvent dans les montagnes les stations-services sont rares et là, tumeur au cerveau n’aidant pas, je regarde plus ou moins la pompe et je pèse sur le bouton vert qui, il me semble est la couleur du diesel. Erreur : je remplis le réservoir d'essence normale et je ne m'en rends même pas compte. Je paye, on repart, mais au bout de quelques kilomètres: Teuf! Teuf! Teuf! Je réussis à me rendre sur l'accotement.
À SUIVRE-L'ENFER

P.S. Vous aurez remarqué les dessins, j'imagine, et bien oui, rendons grâce au pinceau au plus haut des cieux, je m'y suis remis! Bien sûr, les dessins préliminaires ont été fait sur les lieux, mais je les ai finalisé cette semaine dans "le confort de mon foyer", comme disent les anglais.


dimanche 24 août 2014

PAUSE ENTOMOLOGIQUE - LA CIGALE


LA CIGALE

Depuis quelques jours, avec la chaleur, on entend sans arrêt le chant des cigales, qui n’en est d’ailleurs pas un, ça s’appelle la symbalisation. Je vous mets ici ce qu’ils en disent sur Wikipédia, ce serait un peu difficile pour moi de l’expliquer autrement, mais c’est fort intéressant.

« La cymbalisation est le résultat de la déformation d'une membrane (un peu comme le couvercle d'un bidon) actionnée par un muscle. Le son produit est amplifié dans une caisse de résonance et s'évacue par des évents. Le but de cette cymbalisation est, pour le mâle,  d'attirer les femelles de la même espèce. »

LA MUE

Par contre, les criquets qu’on entend aussi à cette période de l’année, stridulent, c’est à dire qu’ils produisent un son en frottent deux parties de leur corps.

Les cigales sont des insectes très discrets, tellement que ça m’a pris cinquante ans avant d’en voir une, et si j’ai pu l’approcher, c’est seulement parce qu’elle était morte. Mais, il y a quelques années, j’ai pu assister à la mue d’une nymphe en cigale, c’était assez spectaculaire de voir ce magnifique insecte ailé sortir de cette carapace anodine.


Voici quelques petites choses que j’ai apprises sur elle. D’abord, les larves vivent dans le sol et peuvent y passer jusqu'à dix ans en se nourrissant des racines. Elles peuvent creuser des galeries et l'abdomen est tel que leur urine est canalisée vers les pattes avant, ce qui permet de ramollir la terre (ouache!). Une fois qu’elle sera sortie de terre et devenu insecte, la cigale ne vivra qu’un mois et demi, le temps de se reproduire. Comme si en naissant, on faisait déjà nos pré arrangements funéraires.
Peut être que Jean de La Fontaine n'était pas au courant de tout ça, alors, cigales, faites le party, envoyez vous en l'air, la vie est si courte.

LA CIGALE LE LENDEMAIN
P.S. Voici quelques informations intéressantes de plus: d'abord, on pourrait croire que ce gros insectes se nourrit d'autres insectes. Nullement, elle se nourrit uniquement de la sève des arbres. Aussi, le bruit qu'elle fait est à une fréquence que ne peuvent capter les oiseaux, sinon, elle serait une proie trop facile et finalement, la transformation n'a lieu que la nuit, pour qu'elle ne soit pas vue des prédateurs.




CE QU'IL RESTE DE LA NYMPHE


jeudi 21 août 2014

ANNUS HORIBILIS (épisode 6)

Alors vous pensiez peut-être que j’en avais fini avec mes malheurs de 2013? Que nenni, vous n’avez vu que la pointe de l’iceberg, et il y a aussi tout ce que je ne dis pas, ou ne peux pas dire.
Voilà, on est en février 2013, et notre couple a rendez-vous chez une psychologue et là « elle » dit de but en blanc : « Je veux que cet homme sorte de ma vie ». Suis-je surpris? Non. Je suis même content  de voir qu’elle a eu un courage que je n’aurais jamais eu. Je suis le plus peureux des hommes et je serais resté jusqu’à ce que ma tumeur m’emporte. Ce jour-là, j’ai du décider de la date de mon départ de sa maison. Je lance la mi-mai, comme ça, parce que c’est loin et que ça me semble faisable, elle accepte.
Mais, entretemps, il me faut trouver un appartement; acheter une maison est hors de question si je dois passer de vie à trépas dans les années qui viennent. Alors un appart, mais où? Rester sur la rive-sud? J’y suis depuis vingt ans; certainement pas Boucherville, Saint Lambert? Peut-être, mais trop cher. Et Longueuil? Je n’ai jamais déménagé pour autre chose que suivre une blonde, alors décision difficile pour moi.
Heureusement, mon jeune frère est venu à ma rescousse; il a un triplex près du métro Frontenac, le troisième est libre, mais en rénovation. Comme mon avenir est plutôt incertain, ça me rassure grandement de savoir que je n’ai pas affaire à un méchant proprio qui pourrait essayer de m’évincer si je saute un mois de loyer. En plus mon fils va aller au CÉGEP à côté et il pourra venir coucher chez nous de temps en temps.
Mais, le toit de l’immeuble doit être refait, ça coule dru dans l’appart à chaque fois qu’il pleut. Il a déjà signé un contrat avec un contracteur, mais les jours et les mois passent et il ne se présentera jamais. Comme mon frérot à d’autres chats à fouetter, il ne s’en occupe pas plus qu’il faut.
De mon côté, j’avais grandement sous-estimé les efforts et le temps nécessaire à l’opération déménagement. J’étais illustrateur, j’avais des tonnes de dessins, des bouquins à n’en plus finir, autant des livres de référence que des livres d’art pour m’inspirer et du matériel artistique, en si grande quantité que j’aurais pu m’ouvrir une école. Il faut être en art visuel, pour comprendre ce que c’est que d’entrer dans un magasin de matériel d’artiste. Impossible d’en ressortir sans avoir acheté quelque chose qu’on n’utilisera peut-être jamais, mais quel bonheur!
J’avais déménagé chez elle tout mon bungalow de Saint Lambert il y a 10 ans et j’avais encore accumulé, sans penser qu’un jour je m’en irais dans plus petit. C’est ça vieillir, avec le temps, notre espace vital diminue. Pas toujours par choix, mais souvent par obligation. Misère! En plus, j’avais été en traitement tout le mois de mars, autant la chimio que la radio, avec, puis sans Décadron. Pas facile de penser à déménager dans des conditions comme ça. J’avais donné ma parole, mais je ne l’ai tenue qu’un mois et demi en retard, c’est mieux que rien, non?
Mais, là-dessus il y avait au moins une personne qui n’était pas d’accord.
Autre petit malheur en prime : je vous ai dit que j’avais beaucoup de livres et j’ai voulu aller en vendre, mais la boîte que je m’étais faite était peut-être un peu lourde pour les muscles qu’il me reste et en la mettant sur le comptoir du magasin d’échange, je me suis étiré quelques muscle intercostaux et me voilà, au retour ce soir-là, incapable de respirer tellement ça me faisait mal. « Quelqu’un » m’a donné des relaxants musculaires, mais, pendant trois nuits, j’ai été obligé de dormir couché, mais en angle sur un paquet d’oreillers. Comme disait l’autre, j’avais bien besoin de ça! En plus, que la dame du magasin n’a jamais voulu de mes livres et que j’ai dû tous les déposer dans une boîte à cet effet à la bibliothèque : au moins cinq voyages.
Rendu fin mai, le toit était enfin arrangé et les rénovations presque terminées, mais j’étais toujours chez elle, de moins en moins contente que je sois là, je la comprends. En plus que, pensant que je serais déménagé  avant juin, j’avais réservé trois semaines dans les Rocheuses avec mon fils, le plus jeune. Je ne l’avais pas beaucoup vu depuis quelque temps et c’était très important pour moi.
Avant de partir, j’ai dû tout mettre dans le garage : ma vie entière, 60 ans, empilé dans un garage : on est bien peu de choses. J’aurais pu y mettre le feu et transférer les cendres dans une petite boîte ainsi, j’aurais pu tout déménager moi-même. Poussière, tu es poussière et tu retourneras en poussière, dit la Genèse.
Parlant de cendres, petite publicité ici qui ne vous intéressera pas, en tous cas pas tout de suite : je veux parler de mes futures funérailles. J’avais la chance d’avoir un beau-père qui était l’un des instigateurs ou fondateurs de la Coopérative funéraire du Grand Montréal. Croyez-le ou non, à une certaine époque, il était presqu’impossible d’avoir un cercueil fait au Québec, pas assez d’arbres ici, j’imagine. Comme la plupart des salons appartiennent à des intérêts canadiens ou américains, les boîtes de bois de nos morts venaient de ces contrées lointaines aussi.
Alors, ils ont créé cette coopérative dont les tarifs sont beaucoup moindres que les Urgel et Alfred de ce monde et on ne vous y pousse pas à acheter le modèle Ferrari des cercueils, comme si ça changeait quelque chose pour le macchabée.
Personnellement, j’ai choisi ce qu’il y avait de plus simple comme arrangements préalables: ils viendront chercher ce qu’il reste de moi, le mettront dans une boîte en carton, allumeront le barbecue, et voilà, on mettra ce qui reste dans une urne en bois, la moins chère. La famille partira avec ça et ils feront ce qu’ils veulent de ma poussière. Peut-être décideront-ils de la mettre sous le tapis, pour m’oublier.
Coût total : 1516,50$ que j’ai déjà payé et qui est en fidéicommis et ainsi à l’abri de l’inflation. C’est certain que ça peut encore paraître cher, mais d’ordinaire, ça tourne plutôt autour de 5 ou 6,000$. Il y a de quoi fêter, n’est-ce pas. Alors, gardez ça à l’esprit lorsque vous aurez à y penser pour vous ou quelqu’un d’autre et je ne vous demanderai même pas de commission si vous suivez mes conseils.
À SUIVRE…DIRECTION LES ROCHEUSES



mardi 12 août 2014

ALLÈLUIA!

FRUSTRANT, LES PATIENTS ATTENDENT À PEINE CINQ MINUTES CHACUN, ALORS CE PERSONNAGE EST UN COMPOSITE DE DEUX FEMMES ET UN HOMME. J'AI VRAIMENT ÉCRIT 1914, COMME SI J'ÉTAIS À LA VEILLE DE LA PREMIÈRE GRANDE GUERRE. UN PEU ANXIEUX LE MONSIEUR


ALLELUIA! Pas encore de chimio…pour l’instant, un autre répit de trois mois. Le plus étrange, c’est que j’ai été en colère pendant quelques heures après que mon médecin m’eût annoncé la bonne nouvelle. Presque comme s’il me laissait tomber, comme si je montais l’escalier pour l’échafaud et qu’on me disait : « Désolé, mais le bourreau is out to lunch, revenez bientôt». Avouez que c’est décevant, non sérieusement, chimio pas chimio, c’est comme si je n’étais jamais content. Maintenant ça va mieux, je peux recommencer à faire des projets…pour trois mois.

Je m’étais tellement fait à l’idée que le verdict serait négatif. Pour résumer : d’abord ce point sur ma tumeur qui laisse penser que ma tumeur revient à la vie, puis une résonance qui dit que tout est bien, mais il m’en fait passer une autre immédiatement, mais sur un appareil plus puissant. J’avais toutes les raisons d’être pessimiste, je pense.

Ce matin, en allant promener mon chien, j’essayais d’interpréter tous les signes que je voyais. D’abord quand il m’a annoncé qu’il était possible que ma tumeur revienne, il pleuvait. Aujourd’hui il fait beau, est-ce mieux? Je vois une chaise roulante dans les ordures, en parfait état. Est-ce un signe de ce qui m’attend? Ou est-ce au contraire que je n’en aurai pas besoin de sitôt. Je pense même à la prendre, je ne sais pas combien ça vaut, mais je sais que j’en aurai besoin un jour, bientôt, peut être. Par contre, je n’ai pas essayé de faire une lecture des déjections de pitou, je me suis contenté de les ramasser : ça sentait comme d’habitude, mauvais. Pas de miracle.

Dans la salle d’attente de l’hôpital, on appelle mon nom, je vais au comptoir, où on me remet une feuille que je n’ai jamais vue auparavant, mon nom s’y trouve, comme si c’était spécialement pour moi et qui parle d’assurance, de médicaments, de chimiothérapie etc.
Alors là, je me dis ça y est, je suis cuit. plus personne dans la salle d'attente, alors je dessine je dessine le mur que je vois par le fenêtre par dessus le texte, comme pour l’oblitérer, l'oublier.

On m’appelle à nouveau, pour voir le doc cette fois, j’entre dans son bureau. Il me demande comment je vais, moi je veux seulement savoir ce qui m’arrive, mais il me remet à ma place et me fait comprendre que la politesse serait de lui demander, en retour, comment il va, ce que je fais.

Puis, il m’annonce que tout va bien, que ce qu’ils avaient vu, finalement, était un nécrose, des cellules mortes, mais inoffensives et rien à voir avec ma tumeur et si j’ai passé un examen avec un appareil plus précis, c’était pour s’assurer de son innocuité.

Voilà, on prend une grande respiration et on s’en reparle dans quelques temps et merci pour les mots d’appui et d’encouragement.





lundi 11 août 2014

ÉPÉE DE DAMOCLÈS-DEUXIÈME PARTIE

J’ai subi une autre résonnance la semaine dernière et cette fois-ci, je n’ai pas aimé ça. Pas que j’aie souffert, pas du tout. C’est que, comme je vous l’ai dit, je venais de voir mon doc, qui m’avait dit que tout allait bien, que rien n’avait bougé et voilà qu’on recommence, si vite, mais avec un appareil plus bruyant et plus puissant, paraît-il, et que je le revois cette semaine. Que vont-ils aller chercher de plus avec cet appareil, je n’en sais rien, mais ce n’est pas rassurant.

Alors, re-épée de Damoclès, re-stress, et dans le tunnel, je me disais : c’est ça ta vie maintenant, vivre ou survivre en attendant que le ciel te tombe sur la tête.

Je sais, c’est la vie de tout le monde, d’ailleurs depuis que j’en sais un peu plus sur ma date de péremption, je n’en reviens pas de tous ces gens qui tiennent à me précéder dans le grand vortex éternel. Des plus vieux, des plus jeunes, qu’ont-ils à vouloir me voler la vedette? Ils auraient pu attendre, on m’avait dit que c’était bientôt mon tour, soyez patients que diable.

Même Frédéric Metz, que j’avais vu en pleine forme il n’y a pas si longtemps alors que nous avions rendez-vous le même jour à l’hôpital, a préféré partir avant moi.

Il n’y a que Jean Charest, qui ne semble pas vouloir me précéder, paraît même qu’il prépare un retour en politique au fédéral. Imaginez un printemps érable à la grandeur de pays, ce serait génial. En tant que premier ministre du Canada, il pourrait même envoyer l’armée là-dedans pour taper sur les manifestants. Le chaos qu’il créerait serait assez pour que je désire rester un peu plus longtemps, il est insurpassable.

Bon, soyons sérieux, je ne veux pas tant que ça que ce soit mon tour, ou j’aimerais le savoir pour de vrai, mais on est dans le flou. Dans mon cas, c’est un peu plus concret que pour le commun des mortels, mais encore trop vague, et me retrouver là, à l’hôpital, en jaquette bleue, avec les maganés de la vie, les grabataires à la peau verte, avoir franchi cette porte qui s’est refermée sur moi, ça me mettait en colère. Laissez-moi redevenir un être humain normal, je veux aller à la banque demander une hypothèque, je veux poigner des contraventions encore longtemps, je veux aller acheter du linge qui me fera encore dans dix ans, je veux me trouver une blonde, juste pour pouvoir me chicaner avec elle, n’importe quoi pour avoir une vie normale encore un peu.

Le pire dans tout ça, c’est que je n’attends plus dans les salles d’attentes, ce qui signifie plus de petits dessins et ça, ça me frustre encore plus. Je sais, je suis  anormal. Si j’étais ministre de la santé, je demanderais que l’attente soit d’une demi-heure minimum dans tout le réseau, pas seulement à l’urgence et j’obligerais les gens à faire quelque chose de ce temps: lire, dessiner, même écrire le roman de leur vie, plutôt que de rester là le regard vide ou pire fixé sur un écran de télé diffusant les émissions de TVA. Ils peuvent bien trouver que c’est long!

Je reviens sur Frédéric Metz que je ne connaissais pas tant que ça, même si c’est lui qui m’avait embauché pour enseigner le dessin à l’UQÀM il y a des lunes. Il était aussi flamboyant et verbomoteur que je ne le suis pas, mais je peux grandement apprécier son apport au monde du design et cette ville serait infiniment moins laide si on avait suivi ses conseils plus souvent.


Alors, je vous reparle après ma visite en onco demain.

REFAIRE SA VIE

Il y a une expérience dont je veux, pour vous, être le cobaye. Vous savez, c'est cette théorie qui dit qu'on est responsable de ses maladies et que si on change de vie, le bobo disparaîtra comme par magie. Et bien, si quelqu'un a « plusse » changé de vie que moi, depuis un an et demi, c'est qu'il est mort.
Ce serait plus simple de dire ce qui n'a pas changé, mais ce serait un peu court, alors, je vais prendre le chemin le plus long.
D'abord j'avais une blonde, je n'en ai plus. Elle était mon pétard et moi son allumette, le moindre frottement l’enflammait et la faisait exploser.  On s’engueulait à chaque fois qu’on se croisait. Maintenant, je ne me chicane plus qu'avec ma chienne, mais très rarement, elle garde son mauvais caractère pour les autres chiens.
Le pire, c’est que maintenant, je l’aime d’un amour fou, je parle de mon ex. J’ai tout oublié de nos rencontres volcaniques, en fait, je n’ai rien oublié, mais, j’en ri maintenant.

J'avais une vie sexuelle fort intéressante, ma foi, je n'en ai une qu'avec moi même et, encore rarement (et non pas avec ma chienne).
J’avais une belle famille, je n’en ai plus. C’est quand même quelque chose de ne plus fréquenter, subitement, une douzaine de personnes. En plus que mon beau-père était un être assez spécial, il travaillait à l’Hydro, et je crois qu’ils ont oublié de le débrancher quand il a pris sa retraite, mais ça le rendait vachement efficace.

Ma belle-mère une pure soie, belle et drôle avec un sens de la répartie imparable dont sa  fille a hérité, et aussi de belles belles-sœurs et de beaux enfants, en tous cas. Ce que j’aimais le plus, dans les rencontres familiales, c’était de m’asseoir à la table et écouter leurs histoires, un peu toujours les mêmes, mais toujours racontées avec sourires et fous rires, avec de nouvelles aventures qui s’ajoutaient parfois au corpus .
J'habitais une assez grande maison, mais petite par rapport aux horreurs qu’on peut voir aujourd’hui. Une maison magnifiquement décorée par un grand décorateur avant que je m'y installe et payé en partie par son ex que je remercie. Il y avait même eu des reportages dans le Décormag, une fois sur le salon et l’autre sur la chambre à coucher; c’était dans le style Provençal. Moi, j’avais l’impression de vivre au Château de Versailles. Mais, quand les enfants sont partis, c‘est devenu bien trop grand et vide pour deux, je trouve.
On ne se croisait que rarement, heureusement, souvent pour les repas, dans cette cossue banlieue endormie où on ne buvait que de l’eau minérale. Me voici maintenant à Montréal, près du métro Frontenac, un quartier très, trop vivant où on ne boit que de la bière. D'ailleurs si vous voulez venir visiter le quartier incognito, vous n'avez qu'à vous affublez d'une barbe, de quelques tatouages, d'une caisse de Budweiser et vous passerez inaperçu. Si vous êtes une fille, n'omettez que la barbe et encore…
Dans la même maison, j’avais un immense bureau, construit avec amour juste pour moi, avec une grande vitre où venaient s'écraser de magnifiques oiseaux: des pics majeurs, des geais bleus.
Maintenant, j’ai un petit bureau dans un coin, pour mon ordi et même pas de place pour dessiner, mais, ça, c’est par choix. Par contre, j'ai un arbre à moitié mort, mais plein de moineaux dedans et je vois 1/4 du Pont Jacques Cartier.
Dans la cour, j’avais aussi un « deck » immense, avec vue chez le voisin, où on aurait pu recevoir 25 personnes, tout meublé, genre à la mode, comment ils appellent ça déjà, quand tu as autant de meubles dehors qu’en dedans? En tous cas, j’avais ça et j’y enfilais des canettes de bière dans le derrière de poulets innocents pour les cuire sur mon barbecue.
Il ne me reste qu’un balcon pour moi et pitpitou et je retourne mes boulettes végé dans la poêle.

Mesdames, vous allez être jalouses, mais j’avais une moitié de walk-in à moi tout seul, dans lequel mes vêtements étaient (presque) ordonnés. Je n’ai plus que quelques gardes-robes qui débordent, même si j’ai donné la moitié de mon linge, quelle misère! D’ailleurs, je suis certain que prendre ma moitié de garde-robe a rendu mon ex très heureuse, son côté commençait à déborder.

Nous avions un lit King tellement grand qu’on aurait pu y coucher huit personnes, mais nous n’étions que deux et parfois un chat, pour se parler on s'envoyait des signaux de fumées, mais, souvent, on ne se parlait pas, elle regardait la télé.
Maintenant j’ai un lit Queen, une moitié me sert de bibliothèque et dans, l’autre je dors en cuiller avec ma chienne. Elle n’aime pas tellement, mais je l’oblige.
J'étais un banlieusard un peu gras, qui marchait et sortait peu, tout était toujours trop loin.

Me voilà presque rachitique, à 6 pieds un pouce et 149 livres, sans même avoir essayé de maigrir, sûrement parce que je marche un peu avec Pitou et qu’à mon âge avancé, il paraît que l’on perd de la masse musculaire, quelqu’un me l’a dit.
J'avais ma propre entrée de garage asphaltée à deux et même trois places. Voilà que je prends contravention sur contravention pour avoir mal lu la signalisation dans cette ville aux cents panneaux.

Je travaillais, je ne travaille plus, mais plus du tout. Plus de stress ou « plusse » de stress? Sais pas, mais c’est vachement bizarre de ne pas avoir de raison de se lever le matin. Je ne dessine presque plus et trouve impossible de m'y remettre, à la place j'écris, comme vous l'avez remarqué. Pourquoi? Je ne sais pas. En fait, j'ai toujours sorti mon stylo en temps de crise, pour ventiler, me "thérapiser". Maintenant, j’utilise ma tablette.
J'étais fabuleusement riche, je le suis beaucoup moins. J'avais même un chalet dans la montagne avec un étang plein de grenouilles qui croassaient un peu quand je me baignais tout nu. Maintenant, je ne trempe nu que dans ma baignoire et dans le silence.
Je jouais de la "chain saw"et de la "fendeuse", je me promenais en gros VTT, hiver comme été, je ne le fais plus, il ne me reste qu’une vieille Honda un peu rouillée. Je plantais des fleurs, beaucoup de fleurs, des arbres aussi, un semblant de potager, en ville, comme à la campagne; pas de place au troisième. Faut-il préciser, que tout lui appartenait? Jamais je n’aurais pu me payer tout ça avec mon piètre salaire d’illustrateur. J’étais son homme à tout faire qui n’en faisait jamais assez. Me voilà homme à rien faire qui n’a que son passé.
J’étais chargé de cours à l'Université Laval à Québec, j’ai arrêté, entre autre parce que ma mémoire dérapait. Je n’enseigne plus qu’à ma chienne mais d’après ce qu’on m’en dit je ne réussis pas trop bien, elle jappe encore après tout le monde, en particulier ceux qui me demandent de l’argent à l’entrée du métro. Mais ça, ça me dérange moins, je l’avoue.

Je voyageais à l’étranger, je sors quand même, mais moins loin, j’ai toujours peur de faire la fameuse crise d’épilepsie qui vient souvent avec ma maladie.
Je chantais depuis 13 ans dans le chœur d’un grand orchestre de Montréal ; je n’y chante plus, d’abord, because la maladie, puis, ensuite, parce que ma voix ne collait pas avec l’œuvre interprétée en mai dernier. C’est d’ailleurs la seule fois dans mon année de malheur où j’ai pleuré, parce que je pensais vraiment que ma carrière de grand chanteur lyrique était terminée. Heureusement, ce n’était que temporaire. Mais, encore faut-il que je me rende jusqu’au prochain concert en un morceau.
Je me suis, disons, réconcilié avec mon ex, je parle de la dernière, bien sûr, ça c’est si elle ne se fâche pas de ce que j’ai écrit ici et j’ai aussi fait la paix avec quelqu’un avec qui j’ai vécu de bizarres d’évènements il y a de cela plus de vingt ans, des choses qui me pesaient depuis ce temps. C’est elle qui a fait les premiers pas et je l’en remercie du fond de mon cœur, c’est tellement libérateur. Pour résumer, disons que j’ai voulu devenir calife à la place du calife, moi l’infâme Iznogood.
Dans ma tête, aussi, j’ai beaucoup changé, depuis que Luka Magnota est devenu notre nouveau pape, j’ai repris confiance en l’église catholique et je vais communier à tous les dimanches…mais non, c’est une blague, je sais très bien que le nom du pape est Vito Rizzuto Alle Vongole ou quelque chose comme ça.
En fait ça n'a pas changé, ou si, comme je n'ai plus de pôle, comme avant, mon esprit ne sait plus où donner de la tête. Fini le "one track mind"de la chicane à répétition, mais on remplace ça par quoi? Oui, Je sais, on cherche le bonheur en soi, dans son cœur, il est là. Mais, moi je le cherche toujours le maudit bonheur. C’est grand à l’intérieur de moi, c’est infini, pi i fa noir, pi j’ai oublié mes allumettes. On dit que la lumière est au bout du tunnel, mais j’ai même pas trouvé le tunnel, encore moins la lumière.
Ah! C’est vrai j’ai la flash light de mon I phone. D’ailleurs, à quand une application « chimio contre les tumeurs au cerveau ». Je me disais que si Steve Jobs avait su qu’il mourrait de son cancer de je-ne-sais-quoi, il aurait pu mettre son énergie géniale à se trouver une façon de se guérir au lieu de créer des gadgets.
Donc, comme disent les gens érudit, ma vie est un palimpseste (j’ai fait une faute en l'écrivant, la preuve que je n'en suis pas un). Ma vie est un tableau noir qu'on a effacé et je ne sais même pas si j'ai le temps de réécrire quelque chose à la place.
Bien sûr, si je meurs tout de même de ma tumeur, ceux qui pensent que l’origine des cancers est psychosomatique, vous diront que je n’ai pas fait les bons changements : pas fait de yoga ou de relaxation, pas mangé assez de graines de lin ou de brocoli, que j’étais mal mentalisé, que mon moi passé n’est pas encore assez mort pour que je renaisse.
Et bien, vous savez ce que je leur dis à ces gens là : j’aime mieux devenir légume bientôt, à cause de mon cancer que d’avoir une longue vie de zénitude cucurbitacée.




mardi 5 août 2014

MES ENFANTS DE CHIENNE



J'espère que mon titre ne vous a pas trop choqué, mais pour une fois qu'on peut l'utiliser à bon 
escient, pourquoi pas! Une autre phrase que je peux utiliser aussi est celle qui dit: " Je vais te donner une chien de ma chienne". C'est ce que j'ai fait et un an après, comme je gardais le beau Méo, j'ai décidé de faire un petit pèlerinage et de revoir mes petits qui étaient tous maintenant plus gros que maman.

Vous verrez sur les photos qu'ils se portent très bien. Ce que vous ne verrez pas, par contre, c'est qu'ils ont, heureusement, hérité du bon caractère de papa et non de celui de maman qui les a tous engueulés en les voyant. On ne se refait pas à l'âge avancé de deux ans et demi.
PAPA JAKE, MAMAN MAYA ET LES PETITS: MÉO ET MISO


MARTINE ET ANN ET UNE PARTIE DE LA FAMILLE
MARTIN, SUNNY ET MÉO
NATHALIE ET SUNNY


DE QUI KALI TIENT ELLE SON NEZ?
MÉO, MAYA ET KALI
MISO
MÉO ET SUNNY, LE GRAND NEZ DE MAMAN ET LE RESTE DE PAPA, SAUF LA COULEUR, BIEN SÛR
MÉO
KALI

PAPA JAKE
SUNNY
MISO
MÉO
MAYA ET MÉO
MAYAMAMA