La raison de cette publication est, d'abord, de vous présenter une série de dessins faits et postés de Paris et Londres. Ça se veut une sorte de roman graphique du voyage d'une vingtaine de jours, chaque image étant liée à la précédente. Je vous montre ici une version réduite de la chose pour que vous puissiez vous en faire une meilleure idée. Il y a 45 pages en tout.
PARTIE 1- PARIS
LES HUIT PROCHAINES IMAGES FURENT PUBLIÉES DANS LA REVUE VICE-VERSA. COMME VOUS LE CONSTATEREZ, FORTE INFLUENCE NÉO-EXPRESSIONISTE. |
À GAUCHE, UNE PAGE COUVERTURE SUR LA NOURRITURE. |
C’était une revue grand format,
assez unique et originale et grâce au génie de Gianni, visuellement magnifique.
Beaucoup d’illustrateurs et illustratrices de l’époque ont travaillé pour lui,
mais je m’empresse de préciser, seulement ceux qui étaient capables de faire fi
de ses crises de prima dona. Il était hyper sensible, un peu paranoïaque et
s’il n’aimait pas un dessin, il le disait parfois, un peu trop directement.
DEUX ILLUSTRATIONS SUR PAOLO CONTE. |
Pour ma part, une fois que j’ai
compris le personnage, je l’ai adoré et je suis devenu un peu son ami et beaucoup
son bouche-trou : quand il y avait un espace à combler entre deux blocs de
texte, c’est souvent à moi qu’il faisait appel. On était très peu payés pour la
quantité de dessins et pour le
temps qu’on y passait, mais on était jeunes et à l’âge des grandes explorations
graphiques. On était entièrement libres si ce qu’on faisait plaisait à celui que
j’appelais, à la blague, Johny Chassé. Un autre des frères Caccia travaillait
pour le gouvernement italien, dans l’importation de nourriture et j’ai déjà été
payé en fromage Parmigiano Reggiano, un gros morceau comme je n’en avais jamais
vu avant.
Tout ça pour vous amener au cœur de mon propos : une exposition au Centre Culturel du Canada à Paris. Faisaient partie du voyage cinq illustrateurs dont je vous reparlerai, le directeur de la revue, le directeur artistique Gianni et divers auteurs dont encore, Fulvio. Imaginez combien ça a dû coûter à notre gouvernement tout ça! Nous étions au début novembre, en 1987 et je me souviens encore que pour aller à l’aéroport, on était monté à bord d’une immense limousine, une Chevrolet modifiée. Aucune idée d’où elle sortait, ni combien elle avait coûté, mais je ne crois pas que ça arriverait aujourd’hui.Voyage sans encombre avec une petite bouteille de rouge et dodo.
DANIEL SYLVESTRE ET LES NOMS DE QUELQUES PARTICIPANTS. |
Autre détail, à l’arrivée à
Paris, il a fallu attendre les œuvres démesurées de ceux que se prenaient pour
des artistes. On n’expose pas à Paris tous les jours, alors on sort ses gros
canons. Moi, j’avais appris lorsque j’avais montré de grandes toiles à New
York, à être plus humble et puis, j’ai compris au fil du temps, qu’exposer, en
général, ne sert pas à vendre, mais à bâtir un CV pour faire des demandes de
bourses, pour faire d’autres expositions, pour faire d’autres demandes. Comme
un serpent qui se mord la queue et puis c’est chiant remplir ces papiers là!
J’ai toujours préféré faire des jobs d’illustration plates mais payantes,
plutôt que de me taper la rédaction d’un texte pseudo intellectuel sur ma
démarche artistique, surtout que je n’en ai pas.
En arrivant à l’hôtel Aston, rue du Faubourg, à Montmartre, la jeune fille au comptoir est, bien sûr, désagréable: « Bienvenue à Paris ». Pendant que les autres se couchent, je vais m’acheter des timbres, j’appelle le DA de la revue Lire et je magazine un billet pour Londres. Je désire profiter de mon passage en Europe pour faire des contacts professionnels.
SUR L'AVION, PUIS, L'ATTENTE À L'AÉROPORT, À L'ARRIVÉE, POUR LES OUVRES SURDIMENSIONNÉES DE CERTAINS ARTISTES, PUIS, LE PREMIER PETIT-DÉJEUNER. |
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