lundi 20 avril 2015

VOYAGE À PARIS ET LONDRES / VICE-VERSA

La raison de cette publication est, d'abord, de vous présenter une série de dessins faits et postés de Paris et Londres. Ça se veut une sorte de roman graphique du voyage d'une vingtaine de jours, chaque image étant liée à la précédente. Je vous montre ici une version réduite de la chose pour que vous puissiez vous en faire une meilleure idée. Il y a 45 pages en tout.



PARTIE 1- PARIS

Pour ceux qui ne la connaissent pas, la revue Vice-versa était une revue bien vue dans les années ’90. Elle était née du désir de certains intellectuels italiens de créer quelque chose qui parlerait de Montréal et de sa multi-culturalité. Le directeur Lamberto Tassinari, homme profondément intelligent et sympathique que j’avais surnommé affectueusement Monsieur le Comte, car il avait tout d’un noble italien : il était grand, avait un port de tête majestueux couronné d’une tignasse flamboyante et… des ulcères d’estomac. Avec lui collaborait Fulvio Caccia dont le frère, Gianni, était le directeur artistique de la revue.
LES HUIT PROCHAINES IMAGES FURENT PUBLIÉES DANS LA REVUE VICE-VERSA. COMME VOUS LE CONSTATEREZ, FORTE INFLUENCE NÉO-EXPRESSIONISTE.

À GAUCHE, UNE PAGE COUVERTURE SUR LA NOURRITURE.

C’était une revue grand format, assez unique et originale et grâce au génie de Gianni, visuellement magnifique. Beaucoup d’illustrateurs et illustratrices de l’époque ont travaillé pour lui, mais je m’empresse de préciser, seulement ceux qui étaient capables de faire fi de ses crises de prima dona. Il était hyper sensible, un peu paranoïaque et s’il n’aimait pas un dessin, il le disait parfois, un peu trop directement.

DEUX ILLUSTRATIONS SUR PAOLO CONTE.

Pour ma part, une fois que j’ai compris le personnage, je l’ai adoré et je suis devenu un peu son ami et beaucoup son bouche-trou : quand il y avait un espace à combler entre deux blocs de texte, c’est souvent à moi qu’il faisait appel. On était très peu payés pour la quantité  de dessins et pour le temps qu’on y passait, mais on était jeunes et à l’âge des grandes explorations graphiques. On était entièrement libres si ce qu’on faisait plaisait à celui que j’appelais, à la blague, Johny Chassé. Un autre des frères Caccia travaillait pour le gouvernement italien, dans l’importation de nourriture et j’ai déjà été payé en fromage Parmigiano Reggiano, un gros morceau comme je n’en avais jamais vu avant.




Tout ça pour vous amener au cœur de mon propos : une exposition au Centre Culturel du Canada à Paris. Faisaient partie du voyage cinq illustrateurs dont je vous reparlerai, le directeur de la revue, le directeur artistique Gianni et divers auteurs dont encore, Fulvio. Imaginez combien ça a dû coûter à notre gouvernement tout ça! Nous étions au début novembre, en 1987 et je me souviens encore que pour aller à l’aéroport, on était monté à bord d’une immense limousine, une Chevrolet modifiée. Aucune idée d’où elle sortait,  ni combien elle avait coûté, mais je ne crois pas que ça arriverait aujourd’hui.Voyage sans encombre avec une petite bouteille de rouge et dodo.

JE VOUS METS CES QUELQUES PAGES TIRÉES DE MON JOURNAL PERSONNEL QUE VOUS N'AVEZ PAS NÉCESSAIREMENT À LIRE, CE NE SONT QUE DES DÉTAILS DE MON QUOTIDIEN LORS DE CE VOYAGE. RIEN DE BIEN PROFOND. C'EST SURTOUT POUR COMPLÉTER LA DÉMARCHE QUE JE LES MONTRE, SURTOUT QUE MON ÉCRITURE EST SOUVENT ILLISIBLE, MÊME POUR MOI.



DANIEL SYLVESTRE ET LES NOMS DE QUELQUES PARTICIPANTS.

Autre détail, à l’arrivée à Paris, il a fallu attendre les œuvres démesurées de ceux que se prenaient pour des artistes. On n’expose pas à Paris tous les jours, alors on sort ses gros canons. Moi, j’avais appris lorsque j’avais montré de grandes toiles à New York, à être plus humble et puis, j’ai compris au fil du temps, qu’exposer, en général, ne sert pas à vendre, mais à bâtir un CV pour faire des demandes de bourses, pour faire d’autres expositions, pour faire d’autres demandes. Comme un serpent qui se mord la queue et puis c’est chiant remplir ces papiers là! J’ai toujours préféré faire des jobs d’illustration plates mais payantes, plutôt que de me taper la rédaction d’un texte pseudo intellectuel sur ma démarche artistique, surtout que je n’en ai pas.

En arrivant à l’hôtel Aston, rue du Faubourg, à Montmartre, la jeune fille au comptoir  est, bien sûr, désagréable: « Bienvenue à Paris ». Pendant que les autres se couchent, je vais m’acheter des timbres, j’appelle le DA de la revue Lire et je magazine un billet pour Londres. Je désire profiter de mon passage en Europe pour faire des contacts professionnels.

 Le lendemain, on a rencontré les gens du Centre Culturel Canadien à Paris dans un immeuble de style classique, bien situé au cœur de Paris rue de Constantine face à l’Esplanade des Invalides. Il y a pire pour exposer, n’est-ce pas ? Et toutes dépenses payées. Mais, comme Londres était la Mecque de l’illustration et que j’avais déjà traversé la grande flaque, je voulais en profiter, surtout que mon ami Richard Parent y était déjà et me promettait de m’aider.


PREMIERS DESSINS UN PEU MALHABILES, IL FAUT TOUJOURS QUE JE ME RÉCHAUFFE AVANT DE DEVENIR UN PEU BON. QUELQUES BONS MOTS DE DANIEL, QUI NOUS DIT QUE "NASLUND EST UN ERSATZ DE LAFLEUR". IL A FALLU QU'IL M'EXPLIQUE, PUIS "LA TRAVERSÉE DES APPARENCES" ET ANOUSHKA QUI NOUS APPRENDS, GAIEMENT, QU'ELLE A FIUOUSÉ.
SUR L'AVION, PUIS, L'ATTENTE À L'AÉROPORT, À L'ARRIVÉE, POUR LES OUVRES SURDIMENSIONNÉES DE CERTAINS ARTISTES, PUIS, LE PREMIER PETIT-DÉJEUNER. 
YVES DU CENTRE CULTUREL ET CELLE QUE J'APPELAIS L'ÉVANESCENTE CAMILLA ET SUR LA TABLE UN DESSIN DE STÉPHANE DAIGLE, JE PENSE. JE DESSINAIS AVEC UNE PLUME MONT-BLANC ET, AVEC LE PORTRAIT DE KAMILA, J'AI COMMENCÉ À TENIR MA PLUME INVERSÉE, CE QUI DONNE UNE LIGNE PLUS FINE. J'AVAIS APPRIS CE TRUC DE ALLAN COBER, MON IDOLE DE TOUJOURS.
"LA POULE AU POT", C'EST LÀ QU'ON S'EST RETROUVÉ BIEN SOUVENT, UN BOUI-BOUI QUI COMME BEAUCOUP DE RESTOS À PARIS SENT LES VIEUX CHAMPIGNONS POURRIS. LA PATRONNE VOULAIT AVOIR MON DESSIN, MAIS, PAS QUESTION, ÇA AURAIT COUPÉ MA SÉRIE.


 À SUIVRE

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