lundi 8 février 2016

NEW YORK 1988-GRAND LIVRE 1

ATTENTION : CHEFS-D’ŒUVRE
THE FRICK MUSEUM COLLECTION, UN MUSÉE À VOIR, QUI SE VISITE BIEN EN UNE JOURNÉE ET QUI VOUS MONTRERA COMMENT C'EST AGRÉABLE D'ÊTRE MILLIONNAIRE.

Oui, oui, chefs-d’œuvre, mais ça, c’est moi qui le dis, moi, l’auteur de ces aquarelles, alors, vous me direz si j’ai raison. Pourquoi je me permets une telle affirmation, moi qui suis généralement si humble? C’est qu’il s’est passé quelque chose ici que je n’ai jamais refait depuis. Pendant que je faisais mes petites cartes postales habituelles, j’ai décidé, en parallèle, d’essayer quelque chose de différent.

D’abord, il y a le format : je travaille en général sur des cartons de 5 ‘’par 7 ‘’ maximum, pour pouvoir les poster par la suite. Ici, ils mesurent 10’’ par 7 ½’’ et, pour faire tamponner mes dessins, je me suis fait une amie au bureau de poste central de Manhattan, l’énorme et magnifique building derrière la Madison Square Garden, sur la 8e, entre la 31e et la 33e. Faut entrer pour voir, c'est magnifique!

Mon amie tenait le comptoir philatélique où on estampille vraiment n’importe quoi. Vous pourriez vous faire estamper un timbre sur le front, ou ailleurs, si vous le demandiez. C’est pour les collectionneurs, alors, on peut repartir avec ce qu’on a fait oblitérer sans que ça passe par la poste. C’est pour ça d’ailleurs que j’ai mis des timbres de peu de valeur, c’était simplement pour avoir une marque postale m'indiquant la date et l'endroit où furent réalisées mes aquarelles.

CARL SHURZ PARK, AVEC UN TIMBRE DE CARL SCHURZ, LUI-MÊME, AU CATBIRD PLAYGROUND. LES QUELQUES PROCHAINS DESSINS ONT ÉTÉ RÉALISÉS DE CE PARC SITUÉ À LA HAUTEUR DE LA 84E RUE. IL N'EST PAS IMMENSE, MAIS IL DONNE DIRECTEMENT SUR EAST RIVER ET ROOSEVELT ISLAND.
Alors, papier plus grand et donc, plus de place pour le geste. Surtout que j’utilisais un gros pinceau Windsor & Newton, probablement un # 8, en poil de martre qui permet autant la grande finesse qu’un lavis plus étendu et qui coûte à peu près un dollar US le poil. J’imagine que ces petites bêtes n’apprécient pas tellement de se faire arracher les poils de la queue, mais pour l’élasticité et l’absorption, il n’y a pas de pinceau synthétique comparable.

Puis, le papier, du Fabriano, juste assez texturé et absorbant pour permettre un certain contrôle. Le dessin, aussi, ou l’absence de, c’était du alla prima à son meilleur, donc, je devais y aller lentement et doucement. Peindre sans ligne, c’est un peu comme pour un funambule de travailler sans filet. Je me souviens que ça me stressait énormément, car, comme on le sait, l’aquarelle est un médium qui ne pardonne pas, il a occis beaucoup de mes dessins.

TRIBOROUGH BRIDGE
TRIBOROUGH BRIDGE ENCORE. J'IMAGINE QUE SI J'EN AI FAIT DEUX, C'EST QUE LE PREMIER NE ME SATISFAISAIT PAS. DISONS, QU'IL N'Y A PAS UNE GROSSE DIFFÉRENCE ENTRE LES DEUX. PEUT-ÊTRE QUE L'ARCADE DU PONT ÉTAIT TROP FONCÉE À MON GOÛT SUR LE PREMIER.
Ensuite, voilà des aplats de couleurs intenses  et contrastés qui se voisinent en se déversant parfois les uns dans les autres et qui s’interpellent et se complètent à la limite entre le rendu et l’atmosphère. Puis, si vous le remarquez, mon bleu aqua fait ressortir la texture du papier, en particulier, dans mes ciels en déposant ses pigments dans les granulations de la surface.

Finalement, mentionnons ces espaces blancs qui laissent parler les couleurs et les rehaussent: aucune ligne, aucun trait noir, ici, qui viendrait rabattre la luminosité des images. Aussi, les détails architecturaux parfois un peu fantomatiques, mais qui, il me semble, rendent tellement l’atmosphère de la ville. Comme on dit : « It is SO New York! 

Il y a bien quelques défauts, mais pour une fois je vais les oublier! Par contre, ce que je trouve cocasse, c’est que je suis certain qu’en les faisant, j’ai dû considérer certains de ces dessins comme ratés. Quand je m’arrêtais un peu abruptement, c’est ce qui se produisait, je pense.


ROOSEVELT ISLAND ET ASTORIA
QUEENSBORO BRIDGE
TRINITY CHURCH AU 75 BROADWAY. J'ADORE. AUJOURD'HUI, JE DESSINERAIS UN TROP PLEIN DE DÉTAILS, PARFOIS, INUTILES.
DES VUES DE MANHATTAN FAITES, JE PENSE, DU SCHOOL OF VISUAL ARTS OÙ ÉTUDIAIT MON AMI MARIE LESSARD.





À SUIVRE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire