jeudi 14 mai 2015

VOYAGE À PARIS ET LONDRES / VICE-VERSA

PARTIE 3-PARIS (suite et fin)

VOICI QUELQUES OEUVRES PARUES DANS VICE-VERSA, DE CEUX QUI ÉTAIENT À PARIS
UNE COUVERTURE DE STÉPANE DAIGLE ET UNE DE DANIEL SYLVESTRE
STÉPHANE DAIGLE
KAMILA WOSNIAKOWSKA
DANIEL SYLVESTRE


NORMAND COUSINEAU

DEUX OEUVRES DE RICHARD PARENT QU'IL A FAITES PLUS TARD, POUR LA REVUE.


On est le 4 novembre 1987 et je suis surpris de ne trouver nulle part mention dans mes écrits du décès de René Lévesque qui eut lieu le premier novembre, moi qui étais si nationaliste. Pourtant, je parle de la mort de Yoland Guérard, qui, lui, est décédé le 2 et qui était directeur du centre culturel du Canada où nous exposions et je trouve cocasse de penser qu’il est mort à 64 ans, alors que j’en ai 62 bientôt, le temps me rattrape. Il me semblait tellement vieux à l’époque et m’y voilà presque. J’ai aussi été l’écouter sur youtube, et, ma foi il était assez bon chanteur, malgré son look de vendeur d’assurances. Mais, il devait aussi faire des horreurs pour gagner sa vie, comme cet insupportable duo avec Diane Dufresne.


Je pense que c’est pour ça qu’il a changé de métier.
JE ME METS À LA COULEUR: PAS FACILE.
Retour à Paris, on a changé d’hôtel. Je couche dans la même chambre que Gianni et Jean-Paul, le gourou de certains du groupe qui squatte notre chambre. J’ai la grippe. Après le petit déj, on s’en va au Centre où je coupe mes passe-partout. Après le lunch, visite à Orsay, nous y sommes invités par l’Équipe de design du musée. On entre gratos, je sors mon aquarelle et commence un dessin, mais un petit gardien me dit que c’est interdit. J’imagine que si je lui avais dit que je m’appelais Vincent Van Gogh, il n’aurait pas su qui j’étais.

J’ai mal à la tête et je trouve que même les Gauguin ont l’air de ce qu’ils sont : de vieilles croûtes.
DEUX DE MES DESSINS PRÉFÉRÉS: ENTRE CONTÔLE ET FLUIDITÉE. À GAUCHE, LE GOUROU JEAN-PAUL ET À DROITE, CAMILLA.

On dîne (soupe) chez Bouillon Chartier, un classique quand on passe par Paris. Il est presque midi quand j’écris ceci chez moi, je regarde leur menu sur le net et je salive :

Les entrées (de 1.80 € à 6.80 €)

- Potage de légumes
- Avocat sauce crevettes
- Carottes râpées vinaigrette
- Céleri rémoulade
- Œuf dur mayonnaise
- Poireaux vinaigrette
- Salade de tomates
- Salade de tomates et concombres
- Salade d'endives au roquefort
- Salade frisée aux lardons
- Salade verte mélangée
- Bloc de foie gras de canard
Etc.

Simple cuisine bistro, mais toujours bonne !
APRÈS L'INTERDICTION DE L'AQUARELLE, JE ME REMETS À LA PLUME

J’ai une petite anecdote sur ce resto, car nous y sommes allés, des années plus tard, avec les enfants et le serveur était plié en deux quand, Antoine, le plus vieux, a demandé de la mayonnaise. Il lui a même demandé de répéter plusieurs fois pour bien saisir les subtilités de la prononciation québécoise.
 
Jeudi matin, 5 novembre, nous voilà à l’Hôtel Astor, par hasard, situé sur la rue d’Astorg. Je fais monter croissants et café par Gianni, pendant que je suis dans mon bain, la vie est dure. On s’en va monter l’expo, mais les jeunes étudiants qui doivent nous aider partent luncher quand on arrive, ils doivent être syndiqués. Faut dire qu’on est arrivé tard, on est presque en vacances, nous. Après une heure, l’expo est montée et les jeunes installent les éclairages. Il y a deux illustrateurs qui sont mécontents de ne pas être dans la salle principale.

MARC, QUI NOUS AVAIT AIDÉ À MONTER L'EXPO, ÉVELYN ET LAMBERTO.

Ce soir là, on mangera au Montmartre Couscous, un restaurant qui appartient à quelqu’un de la famille d’Evelyn. La dame du lieu est une Abitbol, comme elle. On est super bien reçu. Il paraît que le couscous est devenu le plat national des français et je comprends : tellement de saveurs subtiles.

MARC ET ÉVELYN.

Vendredi le 6, vernissage enfin. Je m’emmerderai, bien sûr, rien à dire à des gens qui n’écoutent pas de toute façon. Quand ils sortent le buffet, la foule se « garroche » et il y a plein de clodos qui essaient d’agripper un canapé au passage, mais les garçons aguerris, tiennent les cabarets bien haut pour garder la bouffe pour les parasites mieux habillés.  C’est notre argent qui est là, tellement ridicule ce cirque. Il y a même le gourou qui presse Fulvio de faire la carte du ciel de la revue.

LE PROPRIO DU RESTO DE COUSCOUS.

Un souvenir, par contre, dont j’aime me rappeler : j’avais été à Montmartre, voir le Musée d’art naïf et en revenant à pied, je m’étais acheté un cornet de marrons chauds. C’était l’automne, il faisait frais et le soir tombait. Je revenais vers l’hôtel par les petites rues et c’était l’heure où les gens du quartier faisaient leurs emplettes pour le dîner, c’était grouillant de vie et tenir mes marrons chauds au creux de ma main et les déguster un à un et, simplement, être là, j’étais au paradis.

ANOUSHKA ET DANIEL

Le 9, je me rends à la revue « Lire », rencontrer le directeur artistique. Je lui montre des dessins que, hypocritement, je prétends avoir fait pour lui : il aime. Je ferai les icônes de la section critique de livre. Il y a une illustration par thème, comme romans policiers, historique, science-fiction etc. et les dessins serviront à chaque mois jusqu’à ce qu’ils les changent. Il me promet d’autres boulots.

Bon, je saute les détails inutiles de bien des jours que vous pourrez déchiffrer dans mes écrits de l’époque, si ça vous chante, pour vous narrer cet incident cocasse. C’est lors d’un des derniers repas, on est dans un petit resto aux relents de pipi. Le genre d’endroit où l’on s’attendrait à voir surgir le célèbre inspecteur Maigret, appelé sur les lieux pour résoudre un meurtre crapuleux. Le repas est payé par la revue et le choix du restaurant est le leur. Il y a là une partie de l’intelligentsia de Montréal, trois italiens et un espagnol.

Il y a, aussi, une jeune dame de notre groupe, fort jolie, mais aussi fort excentrique parfois. Une personne dont les réactions, les gestes sont toujours surprenants, inattendus dans notre monde sclérosé.

La demoiselle en question prise d’une envie tout à fait naturelle se rend aux W.C. (comme on dit ici) dont la porte donne directement sur la salle à manger, mais, elle en ressort quelques secondes plus tard en criant « Y’a plus de papier de toilette ! ». Son chum va lui en porter, mais un sympathique client sous l’oreille amusée de son compère aviné, lui lance : « Tu devrais la lui lécher ! »
LES DEUX IMBÉCILES ET MOI DANS LE MIROIR DERRIÈRE EUX, UNE DAME DU C.C.C. ET GIANNI QUI ANGOISSE.


Elle, pas décontenancée pour deux sous, retourne aux toilettes, puis en ressort avec un rouleau et vient enrubanner de papier cul nos deux imbéciles, qui ne rient plus du tout, sidérés qu’ils sont.

De mon côté, je continue à manger en jetant toujours un regard de côté pour surveiller la réaction de nos deux amis avinés. Qui sait, le meurtre prévu aura peut-être lieu ?

LAMBERTO ET RETOUR À LA MAISON.

À part ça, visite à l’école Estienne, une école d’arts et métier où je me disais qu’on aurait dû nous inviter à présenter nos trucs aux étudiants, plutôt que de nous faire visiter une école comme on en avait déjà vu.

Il y a bien eu quelques échanges filles et garçons, quelque tentatives de séduction de ces belles dames par des Parisiens, mais, comme je ne veux pas risquer de poursuites presque trente ans plus tard, je m’abstiens, surtout que personnellement, il ne m’est rien arrivé, car, j’étais très sage…à cette époque.

FIN










PORTRAIT DE MOI PAR DANIEL SYLVESTRE.






















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