dimanche 2 novembre 2014

ANNUS HORIBILIS (épisode 7)

LE PONT PRÈS DE CHEZ MOI
Je reprends le récit de mes malheurs de 2013, je sais c’est long, mais il m’est arrivé tellement de choses en si peu de temps que c’est normal que ça s’étire un peu.

Je vous ai déjà raconté mon épopée canine mais juste avant, il y a eu mon déménagement. Bon, je reviens de Calgary, un voyage qui, comme je vous l’ai dit je pense, je me devais de faire avant le grand dérangement et si vous vous souvenez de ce que je vous ai dit sur ce voyage, le bon Dieu m’a bien puni d’avoir pensé à mon plaisir en premier.

Donc, retour de l’ouest canadien sans problème, mais, j’apprends qu’elle a fait changer toutes les serrures; c’est là que je me suis rendu compte que, peut-être, je n’étais plus le bienvenu dans ce qui avait été chez moi. Ce soir-là, j’ai couché je ne sais plus où : amnésie totale. Pas chez elle en tous cas, ni dans mon appart. Peut-être dans mon char, comme le disait Richard.

Je déménageais aux aurores le lendemain de mon retour. Je me présente à mon ancien chez moi, elle déverrouille. C’est une serrure électronique qui fait de drôles de bruits et se reverrouille toute seule derrière nous. J’ai l’impression d’entrer dans une forteresse dont je suis le principal exclus. Je mets les pieds dans le vestibule, Maya et ses petits sont là dans la garde-robe de l’entrée. Ma « pitoune » est heureuse de me voir, mais pas le temps de dorloter les petits, les déménageurs arrivent.

M. CHIOVITTI, SALLE D'ATTENTE RADIO
Ils vident prestement le garage où sont empilés mes trucs, je mets le plus fragile dans ma « van » et on part pour Montréal. Fini la vie de Nabab, me voici en appartement au troisième étage d’un triplex du quartier Ville-Marie. À ce moment-là, je croyais encore que mon bloc faisait partie de Hochelaga-Maisonneuve, mais je l’ai échappée belle par quelques coins de rue. J’ai mon standing quand même!

Vous savez comment ça marche dans une ville : les très riches sont toujours sur la montagne, les moyens riches, en haut de la côte, les pauvres en bas et les très pauvres, en bas et de l’autre côté de la « track » de chemin de fer. Moi je suis en bas, mais à quatre coins de rue de la voie ferrée, ouf!

Pour vous donner un exemple de ce qu’est mon quartier, j’entends en ce moment mon voisin d’en face sabler une vieille Beetle et ce depuis le début de l’été. Il se trouve toujours quelque chose à « bizouner », mais dans la rue et sous ma fenêtre. Par contre, on m’a dit que c’était pire il y a peu. Paraît qu’ils ont refoulé drogué(e)s et prostitué(e)s dans Homa.

Autres détails, j’habite à un coin de rue de l’usine de tabac de la McDonald et la Molson est juste un peu plus loin, alors certains jours, je n’ai qu’à prendre une grande respiration pour avoir ma dose de tabac et de houblon, il faut ajouter à cela les odeurs de pot qui montent de chez ma voisine d’en-dessous qui fume légalement pour son asthme et son fils qui lui fume seulement la cigarette, mais, dans la salle de bain, pour épargner sa pauvre mère, sûrement. Ce qu’il ne sait pas, c’est que sa boucane monte directement chez nous. Mais, je suis tolérant, je n’en suis pas à un cancer près.

SALLE D'ATTENTE RADIO: PRISE DE SANG
Je reviens à mon déménagement, il faisait très chaud ce jour là : canicule. Mes déménageurs étaient en sueur. Heureusement mon neveu qui les connaissait est venu leur prêter main forte. Je ne sais pas si ça m’a couté moins cher, mais, au moins çà été un peu plus rapide. Coût de l’opération, autour de 1000$. J’avais beaucoup de livres, ils me le feront savoir. Même si je m’étais départi de plus du tiers d’entre eux, il n’y avait presque juste ça. Les livres sont et seront toujours l’objet le plus précieux pour moi, même si quelqu’un me disait souvent que je ne les regardais jamais, ce qui est absolument vrai.

Mes frères et sœurs et ma mère étaient là pour m’appuyer moralement. Mon petit malheur ici, c’est que ça m’a coûté au moins le double de déménager fin juin que si je l’avais fait à la mi mai, comme prévu, mais cette fois je n’ai que (presque seulement) moi à blâmer.

Autre bizarrerie du sort, j’avais acheté peu de temps auparavant, un lit « queen » dans le tel-quel chez IKEA, sur les conseils de la même gentille personne. Je l’avais démonté moi-même en quelques morceaux et l’avais fourgué tout seul, dans ma van avec le matelas en forçant et en tordant  un peu tout ça et je l’avais laissé ensuite dans notre garage à elle.

En le remontant dans mon nouveau chez moi, surprise, il manque un des montants latéraux : impossible d’assembler le lit. Je demande aux déménageurs s’ils ont vu la pièce, rien, chez mon ex, rien non plus. Après avoir couché par terre pendant quelques semaines avec le lit presque monté autour de moi, je me décide à consulter le catalogue et le site de IKEA : ils ne vendent pas les morceaux séparément. Je dois y aller.

MONSIEUR PHANEUF, QUE J'AI AIDÉ QUELQUES FOIS À ATTACHER SA JAQUETTE
Là, impossible d’avoir cette planche précise de la couleur que je veux. Tout ce qu’ils me proposent c’est un morceau de lit blanc en mélamine, un modèle épuisé de l’année dernière. Sauf que mon lit est gris teinté style campagnard. Pas le choix, je le prends, mais la plupart des gougeons et des trous pour les vis n’arrivent même pas au bon endroit, alors je suis obligé de solidifier le tout avec des équerres de métal. Au final, le lit penche un peu du côté droit, mais c’est plus facile d’en descendre le matin et en mettant un long couvre-lit, on ne se rend pas compte de la différence de couleur.

À chaque fois, je me trouve tellement chanceux d’être en « maladie », j’ai tout le temps que je veux pour m’occuper de « cossins » comme ça. Comment faites-vous, vous, les gens normaux pour arriver à tout faire.

Finalement un petit mot sur IKEA que j’en suis venu à haïr pour mourir. Côté objets utilitaires, ça va en général : bon design, simple et solide. Mais les meubles, LES MEUBLES! Tout ce qu’on peut dire d’eux, c’est qu’ils sont jetables. Une fois qu’on en brise une partie, rien à faire : poubelles. J’en ai la preuve, depuis que je suis ici. À chaque déménagement, que des meubles suédois sur le bord des trottoirs.

Si vous allez tout de même magasiner là, faites comme moi (quand j’y allais): entrez par la sortie. Vous n’aurez pas à faire l’infernal labyrinthe au complet avant d’arriver à l’objet que vous voulez. Et puis achetez des meubles plus solides ailleurs, je ne sais pas où mais surtout pas là. J’ai dans ma chambre une commode de 1895, que j’ai payé 600$, il y a vingt ans et qui est aussi solide qu’il y a 119 ans et qui vaudrait encore beaucoup si je la revendais. Mais, c’est votre vie, l’écologie commence là.















1 commentaire:

  1. très drôle ton histoire Ikea Norm!
    Le lit penche un peu mais ça facilite sa descente le matin. Vite un brevet !
    xx

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