mercredi 2 juillet 2014

COMMENT DONNER UNE MALADIE VIRALE À DES CHIOTS




PHOTO DE MOI AVANT ET APRÈS MON ACCOUCHEMENT  ;-)
Avant de vous dire comment j’ai presque assassiné mes pidoux une deuxième fois, j’aimerais vous dire comment ça se passait au quotidien. Je vais d’abord vous reparler du caractère de Maya, qui est devenue quasi inapprochable aussitôt enceinte et mille fois pire, après l’accouchement. Quand j’avais des visiteurs qui venaient voir les petits, ça prenait à Maya quelques minutes pour laisser aller ses petits dans des bras d’étrangères, mais, pour les hommes, c’était presque mission impossible. Elle les aurait réduit en charpie. Même quand je la promenais dans la rue, elle grognait après tout le monde. Faut dire qu’elle venait de la lointaine banlieue, alors le choc de l’arrivée à Montréal a sûrement ajouté à son stress. On aurait dit que tous les sans abris du coin tenaient absolument à la caresser, mais ils se faisaient vite remettre à leur place.

Aujourd’hui, elle est moins agressive, sauf contre certains chiens. Je ne comprendrai d’ailleurs jamais comment elle choisit ses ennemis, question d’odeur j’imagine. C’est probablement pour ça qu’elle ne saute jamais sur les pitbulls et je la comprends.

A GAUCHE, MA PHOTO FAVORITE ET À DROITE MA PRÉFÉRÉE, ELLE PASSAIT SES JOURNÉES À ME REGARDER, COMME ICI, POUR QUE JE M'OCCUPE D'ELLE
Tout ça pour en venir à l’éducation de mes petits, je tenais à ce qu’ils aiment et apprécient les êtres humains. Je ne saurai jamais pourquoi Maya est si agressive, probablement que son père était un hyperactif perfectionniste et qu’elle s’est toujours sentie diminuée face à lui. Donc, j’étais là, avec eux presque 24 heures par jour, je jouais avec eux, presque quotidiennement je les prenais sur moi, je les mettais sur le dos, pour les soumettre, je leur caressais la tête et le bedon. Je voyais, déjà là, leur caractère, car certains se soumettaient facilement alors que d’autres se rebiffaient.

Ils jouaient beaucoup ensemble, bien sûr et je leur avais confectionné des jeux maison, pas cher. Il suffit de mettre une balle dans un bas (si il pue c’est encore mieux) et d’y faire un nœud : des heures de plaisir. Un autre jeu très aimé: je leur donnais une pomme qu’ils se disputaient et croquaient en même temps. Je ne sais si c’est la même chose pour les autres canidés, mais ma chienne adore les pommes et ses petits aussi.

LE SOMMEIL DES BIENHEUREUX 1

UNE AUTRE BIEN MAUVAISE BONNE IDÉE

Vous savez peut être que j'ai une sœur qui a un verger et une cidrerie (La Pommeraie du Suroît à Franklin) où vous êtes toujours les bienvenus et comme mes pidoux n'avaient jamais quitté la ville, ni même touché à du gazon, je me suis mis en tête de les amener à la campagne. C'était autour de la septième semaine, on m'en avait déjà pris deux, alors six petits, c'était déjà plus viable, mais ce fût quand même toute une expédition.

D'abord descendre la cage du troisième, l'installer à l'arrière de ma « van », descendre des panneaux de plastique et de la nourriture, puis les toutous, deux par deux et la maman. Une heure et quart plus tard, on arrive, les petits ont tous vomis leur déjeuner, mais ils sont en pleine forme. Je leur bâtis un petit enclos autour de la cage, sur le gazon, à l'ombre, mais, faut surveiller, car les inégalités du terrain créent de petites ouvertures et mes coquins en profitent toujours.

Bien sûr, comme on est en 2013, mon année "chanceuse", on voit apparaître un jeune raton laveur, visiblement malade. A-t-il la rage? Ma sœur et moi on ne s'y connait pas tellement en maladie animale. Par contre je sais qu'une bête qui a la rage est plutôt agressive, celle là, tout le contraire elle ressemble plutôt à quelqu'un en boisson : elle s'avance en titubant, tangue de l’avant vers l’arrière, elle semble même sourire. Le raton disparaît, finalement, mais revient une heure plus tard.

LA SÉANCE DE FLATTAGE DE BEDAINE

Ma sœur appelle le ministère de la faune, ils nous disent de le capturer. Facile à dire!  On prend un gros bac en plastique et quand il revient clopin-clopant, je lui mets le bac sur la tête. J'ai un peu peur tout de même, d'abord de sa réaction, puis de le blesser. Rien ne se passe, le raton ne bouge pas d’un poil dans sa boîte, preuve qu’il n’est vraiment pas dans un état normal. On met une pierre sur le bac et on attend.

Le monsieur de la faune arrive, il capture facilement l'animal inoffensif, puis nous dit qu'il est sûrement atteint de la maladie de Carré (du nom d’un vétérinaire Français, en anglais, c’est le « distemper »), une maladie virale très contagieuse qui peut tuer un chien non vacciné assez rapidement. Ça s’appelle même la maladie du chiot. Puis il se rend compte que j’ai six chiots, « non vacciné » avec moi.

Qu'est ce que je fais, j'appelle un vétérinaire et je les fais examiner? Non pas moi, vous vous rappelez, j'attends d'arriver au pont. Je lis sur internet qu'il y a une période d'incubation de trois semaines, mais je lis aussi que les chiots sont protégés par le vaccin que leur mère a reçu contre la maladie et qu’elle leur transmet dans son lait. Et je sais aussi que jamais le raton laveur ne s’est approché des petits et qu’il faut un contact d’assez près pour que l’infection se propage.

LE SOMMEIL DES BIENHEUREUX 2
Un an plus tard, je pense que j’ai fait le bon choix, tous mes ex chiots ont grandi en grâce et en beauté et j’ai épargné beaucoup d’angoisses à mes futurs propriétaires.


Puis, mes bébés sont partis un à un vers un monde que j’espère meilleur. Je suis encore en contact avec certains propriétaires et je sais qu’ils adorent leur chien. Maya, quant à elle, ne s’est rendue compte de rien, même quand son préféré, celui avec lequel elle jouait toujours, est parti. Mais moi. Sniff ! Sniff ! Ils me manquent encore.

FIN

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