LA MAGNIFIQUE INCISION SUR LE CÔTÉ DE MA TÊTE |
ICI ET MAINTENANT
Je vous soumets beaucoup de textes qui parlent des
débuts de mon aventure dans le merveilleux monde de la maladie. Je peux vous
dire que c’est un travail à temps plein, juste essayer de survivre est plutôt
difficile ces temps ci.
Depuis que le docteur Li m'a coupé le Décadron le 8
février dernier, j'ai vécu une sorte de descente aux enfers. Alors que je
dormais 4 heures par nuit, avec la cortisone, voilà que c’était l’inverse 20
heures de dodo un peu enfiévré par jour.
J'avais à peine assez d'énergie pour me lever de
mon lit et me coucher ailleurs. Dur, dur, je n'ai jamais connu ça, sauf bien
sûr quand j'étais malade, grippé ou un truc du genre. Mais après quelques
jours, il finissait par y avoir amélioration. Là, rien, en fait non, il y avait
parfois amélioration, mais à chaque fois c'était une illusion. Je retombais
plus bas le lendemain.
Parfois je me demandais, si ce n'était pas dans me
tête, à chaque fois que j'avais un rendez-vous à l'hôpital je me sentais bien,
ce n'est qu'au retour que je retombais dans ma léthargie et que je n'en sortais
plus. Ça me prenait une heure ou deux pour aller du point A au point B, juste
trouver la force. Je passais tout mon temps à me dire, bon c'est maintenant,
bon c'est maintenant, mais ce n'était jamais maintenant, je n’en avais jamais
la force. C'était très pénible pour quelqu'un d'aussi dynamique que moi. Si
c'est un prélude à ce qui m'attend, ça va être plate en chien.
Par contre, à part que je voulais mourir tout de
suite, le moral était bon, je sais
que c'est un peu contradictoire, mais je n'essaie pas de comprendre.
Le 14 février, j'ai rencontré le docteur Lessard,
mon docteur « radio ». Elle est très sérieuse et vous regarde avec un
air un peu contrit, comme si elle se sentait coupable à la pensée qu'elle va
vous faire souffrir. On m'a fait un masque, un moulage de mon visage avec des
marques pour être certain qu'on vise au bon endroit dans mon cerveau. Je
n'aimerais pas qu'ils manquent leur coup.
Aujourd'hui, 4 mars, ça va mieux, c'est pour ça que
je me remets sur mon blogue. Sauf que je commence la radio demain. J’aurai le
droit à une dose par jour pendant 30 jours. Heureusement on fait relâche le
week-end. Je prendrai aussi la chimio en pilule et ça va couter la modique
somme de 9000$ à ma compagnie d’assuranc
En passant, quand j'ai vu le docteur Li, la
dernière fois, j'en étais à 2 ans de survie parce que j'avais un astrocytome,
le pire, celui qui est en forme d'étoile. Par contre, quand j'ai rencontré le
docteur Bélanger, celui qui s'occupe de ma chimio voilà que je montais à 4 à 6
ans.
C'est à ce moment là que je me suis demandé si on
ne pouvait pas soudoyer les médecins, leur glisser une petite enveloppe brune,
pour gagner quelques années, voire pour effacer un dossier totalement, faire comme
si ma tumeur n'avait jamais existé.
P.S. Un gros merci à ceux qui m'ont écrit en
réponse à mes premiers textes. Vous lire m'a fait le plus grand bien.
MON VISAGE GONFLÉ AU DÉCADRON. |
Je t'envoie de bonnes vibes, même si on ne se connais pas.
RépondreSupprimerLa plupart du temps, les gens se renferment sur eux-mêmes pour vivre leur souffrance,on ne peut pas les aider, ni partager avec eux, mais toi tu nous fait voir ton inconnu, c'est toi qui nous donne, merci de partager,j'aime ça te lire, suis toujours émue et surprise d'avoir droit à ce chapitre et je ne te connais même pas... Finalement de 2 ans à 4 à 6 ans,je ne serais pas surprise que tu finisses par tous nous enterrer!!! je te souhaite du temps doux
RépondreSupprimerDominique Bourget (j'suis la conjointe de Réal Godbout)
Merci pour ce touchant texte Normand. J'espère que tu reçois mes pensées du Laos. Bon courage pour les moments plus difficiles.
RépondreSupprimerMerci de partager tout ça avec nous Normand.Il y a beaucoup de vie en toi. Les uns après les autres nous sommes tous amenés à nourrir, ce n'est un scoop pour personne.Cependant les condamnations des médecins me hérissent le poil:ça génère plus d'angoisses que d'espoir alors que les ressources humaines sont incroyables, les "miracles" de guérison parfois étonnants.Mon père a eu un infractus suivi d'un double pontage à 50 ans: à l'époque on l'a "condamné" à dix quinze ans de vie maxi... ça fait 25 ans et il est plutôt en forme: il boit du pinard,la gnaule,ne mange que du gras, et fait des sculptures à la tronçonneuse, voyage etc.Je te souhaite du bon et du meilleur.Je t'embrasse4
RépondreSupprimerNormand, aujourd'hui j'arrive sur terre et je réalise de quoi parle ton blog. Je suis flabbergastée (aucun autre mot de dispo dans ma tête) mais je souris à chaque ligne de ton blog. C'est un sourire bizarre mais c'est un sourire. On dirait que tu vis quelque chose que nous nous sommes tous imaginé, tu fais face à une maladie grave avec cet espèce de détachement et d'humour, avec tes deux pieds sur terre. Sauf que je ne suis pas certaine si nous on réussirais à le faire vraiment.
RépondreSupprimerEn plus toi tu vis ça avec tes doigts bien accrochés au crayon qui a guidé ta vie. Tout mon respect...tu l'as toujours eu d'ailleurs.
Je t'accompagnerai dorénavant dans ta galère et je vais un peu ramer avec toi pendant que tu écoperas tes pensées sur ton blog et que tu garderas le cap sur ton calepin de bord. Bon vent Normand.
Bonjour Normand,
RépondreSupprimerMoi aussi je débarque complètement. Je n'arrive pas à trouver de meilleurs mots que ma chère soeur... Moi aussi tu m'as fait sourire et aussi frissonner. C'est merveilleux de voir ça de cette façon et je suis certaine que tu vas continuer avec la sagesse qui t'habite. Continue comme ça tu es bien parti !
C"est ton écriture généreuse de la maladie, avec toutes les saveurs associées ...comme un grand plat de crudités , de sauces et d'épices variées. Merci à toi que je connais aujourd'hui par le net et qui m'inspire superbement . Je t'embrasse très fort xxxxxx
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